dimanche 13 avril 2008

Ma semaine de vins canadiens

Je me retrouve samedi matin, mes dents tiennent encore, mon nez et ma gorge me chatouillent toujours. Je viens de passer trois jours cette semaine à déguster et juger des vins canadiens au International Wine and Spirit Competition. J'ai bien failli ne pas y aller du tout. Samedi dernier, un vin blanc que je ne nommerai pas (nous en avons bu deux et je ne sais pas lequel) m'a causé une réaction allergique presque spontanée qui m'a fait perdre le goût, pas complètement, mais assez pour m'inquiéter quant à ma participation au concours. Je n'ai pas eu le choix. J'ai dû m'imposer une rare abstinence vineuse et j'ai couru à la pharmacie pour m'acheter des comprimés contre les allergies et la congestion. Et le premier matin de dégustation, j'ai senti avec netteté l'odeur vaguement cartonnée de l'huile de germe de blé que je m'applique sur le visage parce qu'elle est sensée faire des miracles pour les peaux matures… J'étais prête, les sens en éveil.

C'est donc avec le nez débouché que je m'acheminai dans le Surrey pour aller juger près de 190 vins canadiens. Le concours a lieu dans un building sans charme, de type préfabriqué, un long complexe rectangulaire composé d'un grand cellier, d'une cuisine, d'un grand bureau, d'une petite salle de réception et de trois salles de dégustation. Le plus curieux est que ce building se trouve à Dunsfold Park, un petit aérodrome dont la piste d'atterrissage est utilisée par Jeremy Clarkson pour son programme télévisé Top Gear. Dans ce programme, Jeremy passe en revue les nouvelles voitures sur le marché et effectue des essais sur la piste qui se trouve tout juste devant. C'est donc au bruit des moteurs puissants des Porsches et des Ferraris que nous dégustons dans la matinée.

Mais revenons donc à nos moutons (Cadet?) et parlons donc des vraies stars de ce billet, les vins canadiens. Qu'est-ce qui ressort de ces trois jours de dégustations? Voici mes impressions :

Dans la catégorie vins bien faits, constants, au fruit pur et mûr :

  • les assemblages à base de Merlot de la vallée de l'Okanagan, millésimes 2004 à 2006, dont la majorité étaient de 2005;
  • les Chardonnay 2006 de la vallée de l'Okanagan;
  • les assemblages Sauvignon Blanc/Sémillon 2006 de la Péninsule de Niagara et de la vallée de l'Okanagan;
  • les Pinot Noir de Beamsville Bench et de Pelee Island (Ontario), millésimes 2005 et 2006;
  • les Cabernet Franc de l'Ontario et de la vallée de l'Okanagan, millésimes 2005 and 2006;
  • les Pinot Blanc 2006 de la vallée de l'Okanagan.

Dans la catégorie cépages inusités et prometteurs :

  • les Malbec de la vallée de l'Okanagan, millésimes 2006 et 2005;
  • les Syrah de la vallée de l'Okanagan. Une Syrah de l'Okanagan avait remporté le trophée de la Syrah il y a deux ans, mais j'estime que la Syrah, cépage du sud de la France et cépage ambassadeur de l'Australie, est loin d'être associée avec la Canada. Nous avons décerné deux médailles d'or à des vins tout à fait délicieux du millésime 2006!

Dans la catégorie oldies but goodies, voire, les vins de glace, représentants par excellence du Canada :

  • deux médailles d'or aux Vidal 2006 de la péninsule de Niagara;
  • une médaille d'or aux Riesling 2006 de la péninsule de Niagara.

Quant aux vins de glace, leur incroyable teneur en sucre et en acidité ont attaqué une de mes dents, qui, après trois jours, est devenue tellement sensible que je n'ai pu juger les derniers vins de glace, élaborés à partir de cépages rouges, c'est-à-dire de Pinot Noir, de Cabernet Franc et de Merlot (voire la richesse des robes ci-dessous). Mais aujourd'hui, tout va bien. Le nez me picote toujours, mais, jusqu'à nouvel ordre, je n'ai pas encore besoin d'un dentier. Ce fut un plaisir de constater que l'industrie canadienne continue de progresser.

dimanche 6 avril 2008

Le 6 avril à Londres

Fait pas froid, fait frette, comme on dit chez nous au Québec. Frette, c'est plus froid que froid et ce 6 avril, à Londres, il fait plus froid qu'au Québec. Des gros flocons tombent dans notre cour. Le frette est prévu pour toute le semaine, petite vie…

samedi 5 avril 2008

Riesling and sauerkraut

It is Saturday night and we are planning on eating Sauerkraut. What Riesling should I chose? One with some sweetness, like a German Spätlese or a dry limey expression from Australia? I got three bottles out, a German Spätlese 2001 from Friedrich-Wilhelm-Gymnasium, Grosset's Polish Hill 2006 from the Clare Valley and a 1998 Smaragd Riesling from the Wachau, en Autriche .

Better start with the older vintage first. The cork was weird, part of it was missing, as if someone took a knife and chopped the left bottom part of it off. When I poured it, I knew something was wrong. The wine was almost as keep as a 50 year old Chenin from the Loire, and immediately, I knew it was going to be oxydised. I was right. The wine was oxydised and totally out of condition. Daniel, when asked, chose to keep on going with a dry Riesling, so I twisted the Stelvin off of the Polish Hill 2006, a wine, winemaker and winery I have come to respect and like very much.

The wine is every bit as I remembered it to be, gently imposing itself if you give it a chance. Very flinty and mineral with mostly citrus fruits, it is tight and pure, concentrated, yet delicate. Happy to have bought it, happy to drink it. Will it be the best choice with the sauerkraut, I do not know, it is very acidic and the cabbage will also be.

Surprise! Surprise! The Polish Hill was much better with food than I expected. If there was one element standing out from this dish it was saltiness. The speck and all the sausages, including the very fresh and delicious Weisswurst, were rather very salty. The wine showed a different side with every bite. It was at its most mineral with the acidic sauerkraut, and perhaps at its best too. Just proves to show that it is only by trying that you will know.