vendredi 25 mai 2007

Pour clore l'épisode Siciliano, le vino!

Pas facile de se concentrer sur les vins quand tous les voyageurs de votre groupe ne sont pas tous aussi maniaques (ou poivrots, rigolo ce mot, traduction de l'anglais 'wino') que moi.

Y'a un dieu pour les dégustateurs car aussitôt revenue de voyage, je juge la Sicile, toujours au International Wine and Spirit Competition. Un total de 65 vins me sont passé par le palais, et la qualité y était pour certains groupes. Je précise. Nous dégustons par groupes, définis soit par le cépage et le millésime, soit par l'appellation et le millésime. Il s'agit de juger en contexte pour offrir des conditions de dégustation plus justes pour les vins.

Les groupes vedettes de la journée: du côté des blancs, le Fiano, cépage blanc mieux connu en Campanie (Fiano D'Avellino DOCG). Ce cépage amoureux de la chaleur réussit à garder son acidité, donnant des vins très vifs, aux arômes subtils et au goût assez prononcé. Super difficile de choisir son préféré parmi les 4 bons exemples du groupe, ce qui fait qu'ils se sont tous bien classés!

Du côté des rouges, deux cépages, le Nero d'Avola et la Syrah. Le Nero d'Avola, cépage propre à la Sicile, possède une excellente acidité et des tannins notables, un beau fruit simple et joyeux, il est généreux et facile à aimer. Beaucoup de médailles dans ce groupe aussi. Une médaille d'or à la Syrah, cépage heureux quand il est entouré de lézards et de cailloux et donc, immigrant déjà bien intégré de la Sicile. De mon voyage, le vin le plus marquant a été un assemblage de ces deux cépages.

'Mais qui les a faits ces vins et comment ils s'appellent?', que je vous entends dire. Désolé, mais comme on juge, faut pas prendre parti, et tout se déguste à l'aveugle. Je ne connais rien sur ces vins non plus! Publication plus tard cet été, une fois les résultats sortis, c'est promis!

mercredi 23 mai 2007

La Sicile, suite et fin, ou presque...

On dit des artichauts de Favignana, île à l'ouest de la Sicile, qu'ils sont efféminés parce que leurs feuilles s'ouvrent vers l'extérieur, comme des petits poignets pliés je suppose. Peu importe leur tendance, ils sont délicieux et voici comment on les a préparés à Favignana.

BBQ simple pour cet été (pour ceux qui utilisent encore les charbons de bois): arrosez copieusement d'huile d'olive et de sel les artichauts (efféminés ou non). Déposez-les carrément sur le feu une fois que les braises ont blanchies. Laissez-les ainsi sur les braises durant une bonne demi-heure. Servez-les tels quels. Un régal!

Maintenant les pâtes au caviar de thon. Le problème avec cette recette c'est d'avoir sous la main un oeuf de thon, bien sûr. Cet oeuf, il s'agit de le râper, de "mouiller" l'oeuf râpé à l'huile d'olive, d'ajouter un tout petit peu de persil et d'incorporer le tout aux pâtes que vous choisirez fines. Le tour est joué.
On termine comme il se doit, par le dessert. Les desserts siciliens à base de ricotta à laquelle on ajoute de petits morceaux de chocolat et de fruits confits sont tout simplement exquis. La pâte croquante est frite et farcie de cet appareil léger et frais. Le plus fameux de ces desserts s'appelle 'cannolo' et qu'ils soient petits, moyens ou gros, des cannoli, y'en a jamais trop.
Ciao tutti!

dimanche 20 mai 2007

Du sud

Changement de climat, me voici en plein soleil, chapeau sur la tête et de l'écran total sur les bras. En Sicile, la plus grande île de la Méditerranée, c'est le poisson qui domine! Nous avons dégusté de la dorade, du rouget, du thon, du maquereau, de la poulpe, de la seiche et des sardines. Et dire que nous ne sommes restés que 5 jours. Et dire je n'aimais pas le poisson quand j'étais petite (sûrement pas aussi frais qu'en Sicile). Et dire qu'on a aussi mangé du porc, de l'agneau, du veau et des saucisses! Les deux préparations les plus inusitées ont été le couscous de poisson et les 'pasta alle sarde' ou pâtes aux sardines (aussi appelées 'pasta con le sarde' ou 'pasta con sarde'). En somme, c'était un peu la course contre la montre car il nous a fallu patienter jusqu'au dernier jour, jusqu'au dernier restaurant pour pouvoir enfin, comme par miracle, retrouver les deux plats sur la carte. Nous étions huit à se partager trois assiettes de pâtes aux sardines comme entrée. Cette recette (désolée, pas de lien, tous les sites sont en italien) se compose de fenouil sauvage, de sardines, des pâtes type Bucatini, d'anchois, de noix de pin, de raisins sultana, d'amandes et évidemment d'huile d'olive. Vous avouerez que ce mélange italo-arabe est assez original! Contrairement à ce que peut nous laisser croire le nom, c'est le goût du fenouil qui prédomine, puis, nous vient vite le goût de la mer. L'ensemble se marie magnifiquement, c'est très sud et méditerranée, parfait comme entrée pour un beau repas d'été entre amis, table montée dans le jardin. Mon chum s'en est inspiré hier pour nous faire une pâte au caviar de thon très réussie (je le sais, je suis chanceuse en titi!). Une petite déception quand le couscous de poisson nous a été servi: pas un bout de poisson sur le monticule de semoule, seulement des morceaux de seiche, des légumes et une sauce de type rouille. Plaisir immédiatement retrouvé à la première bouchée: la semoule, fine, légère, savoureuse et la seiche tendre et juteuse ont chassé ce petit nuage qui n'avait certainement pas sa place dans le pur ciel bleu sicilien. Faut dire qu'il y avait aussi les femmes de la Palestre de Palerme pour nous faire oublier nos malheurs. On a pas tous l'air heureux là, et serait idiot celui qui ne le serait pas!
Je vous laisse donc ici, sur votre appétit, et je reprendrai la route des plaisirs siciliens sous peu pour vous parler du caviar de thon, des artichauts efféminés de Favignana, et des desserts sublimes à base de ricotta. PHOTOS, jolies photos de la Sicile ICI!

jeudi 17 mai 2007

Pasta alle sarde

On juge en bonne compagnie

Voici avec qui j'ai jugé l'autre jour au International Wine and Spirit Competition, le tout premier concours de vin de Grande Bretagne:

  • Andras Bruhacs, un hongrois vivant en Allemagne et jouant du violoncelle dans l'orchestre de l'opéra d'Essen, propriétaire d'un domaine de 8 hectares à Tokaj en Hongrie et dont le vin s'est mérité une médaille d'or à ce concours au cours des six dernières années. Au retour en jasant dans le train, on a constaté qu'en plus de partager un goût pour la musique classique et un amour du vin, on a un aussi ami commun, petit monde!
  • Angela Mount, ex-acheteuse d'une grande chaîne de supermarché britannique qui avait assuré son palais pour un million de livres sterling! Dire que je me suis permis de contredire cette belle grande femme au talent assuré, sur un seul vin cependant! Elle développe maintenant un site web Lovethatwine.co.uk;
  • un des oenologues de Distell, une grande boîte produisant des vins de marque en Afrique du Sud;
  • David Hughes, auteur, oenologue, distillateur, éducateur et marathonien! Y'en a qui ont qui sont nés pour en mener large, tout en restant simple et humain;
  • Lorna Roos, la femme de Dave, qui exploite une petite propriété de 3 hectares en Afrique du Sud;
  • Barry, un éducateur américain vivant dans le Sonoma County et qui fait deviner à ses élèves qu'ils boiront un Pinot Noir en mettant tout simplement la bouteille 'sideways' (vous comprenez?);
  • Peter Nixon, l'acheteur de vins de British Airways. Un fin palais, Peter avait commencé comme agent de bord et s'est vite retrouvé en charge des vins pour cette importante compagnie aérienne.

La journée aurait été parfaite si les vins dégustés avaient eu autant d'histoires à conter...

mardi 15 mai 2007

Du nord

Alors que j'étais en Sicile, mon groupe de dégustation s'est réuni, à Londres, pour déguster des vins rouges de la Toscane. Dommage d'avoir manqué tout ça, me dis-je en me souvenant des heures heureuses passées autour de la table sicilienne, à bien boire mais surtout, à me régaler de plats simples, bien faits et savoureux... Tout ça pour faire surgir du passé un moment heureux qui se déroule en Toscane en novembre dernier. Notre petit groupe, composé de juges (concours de vins!), de consultants, d'éducateurs et d'un marchand de vin, a visité le domaine Fontodi, situé en plein coeur de la région du Chianti Classico, en Toscane. Ce fut un accueil dont tous les italiens seraient fiers tant il a été fait dans les règles de l'art. Giovanni Mannetti, propriétaire, nous accueille à son domaine, et nous marchons avec lui vers la grille d'entrée pour admirer le paysage: 70 hectares de vignes ondulant doucement dans la vallée tout en bas. Droit devant, la maison de Giovanni et derrière, celle de son frère, perdues dans le calme et la vigne. Mon copain marchand de vin m'a avoué plus tard qu'il avait souhaité, à ce moment, être cet homme. Giovanni, aux yeux bruns bien vivants mais de nature plutôt calme et réservée, nous avait déjà complètement séduits. Après avoir visité les chais de vinification et d'élevage, nous passons à table pour nous rassasier et déguster les vins du domaine. Naturellement, c'est la maman de Giovanni qui avait tout cuisiné, sauf les biscuits au dessert (cantuccini) confectionnés par une employée de bureau qui assurait également le service. Une affaire intime, de famille, très italienne. Boire les vins en mangeant représente un avantage car, comme on le sait bien, les vins européens sont conçus pour la table. On commence par la Ribollita, soupe de pain de la région de Florence. On dit de cette soupe traditionnelle qu'elle est faite à partir de restants, de soupe et de pain, et qu'on met trois jours à la faire, le dernier jour étant consacré à 're-bouillir' la soupe. Des restants peut-être, mais des restants succulents! Nous l'accompagnons d'un Pinot Noir 2003 encore un peu jeune, fruité, qui sent l’encens. Nous continuons avec le Chianti Classico 2004, pendant qu'on nous sert la suite, un rôti de bœuf, la viande provenant du domaine même car Giovanni élève quelques bêtes pour sa consommation personnelle. Le rôti est accompagné de fagioni zolfini , un haricot sec en voie d'extinction que certains producteurs s'acharnent à faire revivre. En hôte irréprochable, Giovanni a partagé sa maigre allocation annuelle avec nous. Le Chianti Classico s'avère un modèle du genre, souple et long en bouche, avec plein de notes minérales. Pour rehausser le tout, nous passons au Vigna del Sorbo, Chianti Classico Riserva 2001. Il est rare qu'un vin sente aussi bon. Floral à souhait, avec des notes de goudron et de baies rouge foncé, ce vin vif, élaboré principalement à partir de Sangiovese, est un vrai délice: au palais, il est riche tout en restant souple, le fruit, bien que concentré, demeure juteux. Équilibré et élégant, il est long à n'en plus finir. Extrêmement satisfaisant, c'est un vrai plaisir que de le boire. À deux, on en boirait facilement deux bouteilles. Nous continuons avec le 'super toscan' Flaccianello 2003, un 100% Sangiovese, ample, dense et généreux, faisant tout de même preuve de fraîcheur, suivi de deux Syrah, 2003 et 1995, et du Vin Santo 1999. Tous les vins sont bien faits, comment pourrait-il en être autrement quand Giovanni est un homme attentionné et sérieux, soucieux de l'environnement et amoureux des aliments sains? (Le domaine est devenu biologique dans les années 80 après le résultat désastreux d’une analyse de leur vin faite par la LCBO!)

C'est un blogue, j'arrête ici. Comme notre petit groupe, heureux et gaga après ce somptueux repas, il faut bien que je reprenne ma route, vers le sud de l'Italie cette fois-ci.

vendredi 4 mai 2007

Vos idées et commentaires

Merci à tous ceux et celles qui m'ont écrit et ont ajouté des commentaires. Y'a eu de bonnes suggestions, entre autres, ajouter une idée des prix à la liste des meilleurs vins dégustés dernièrement. J'y ai bien songé et je me suis dit que ce n'est pas l'objet d'un blogue que de vendre quelque chose. Cependant, vous trouverez sur gare aux goûts le lien wine-searcher. Il s'agit d'un excellent engin de recherche qui vous permet de trouver le marchand qui vend le vin que vous convoitez. Wine-searcher est très utile car il couvre un grand nombre de pays. Même si ce n'est que pour vous faire une idée du prix, wine-searcher peut vous aider.

Si vous habitez au Québec, il vaut sans doute mieux vous référer au lien qui vous mène au monopole, la SAQ, qui figure également sur gare aux goûts.

Bonne recherche, et surtout, bonne dégustation.