dimanche 13 avril 2008

Ma semaine de vins canadiens

Je me retrouve samedi matin, mes dents tiennent encore, mon nez et ma gorge me chatouillent toujours. Je viens de passer trois jours cette semaine à déguster et juger des vins canadiens au International Wine and Spirit Competition. J'ai bien failli ne pas y aller du tout. Samedi dernier, un vin blanc que je ne nommerai pas (nous en avons bu deux et je ne sais pas lequel) m'a causé une réaction allergique presque spontanée qui m'a fait perdre le goût, pas complètement, mais assez pour m'inquiéter quant à ma participation au concours. Je n'ai pas eu le choix. J'ai dû m'imposer une rare abstinence vineuse et j'ai couru à la pharmacie pour m'acheter des comprimés contre les allergies et la congestion. Et le premier matin de dégustation, j'ai senti avec netteté l'odeur vaguement cartonnée de l'huile de germe de blé que je m'applique sur le visage parce qu'elle est sensée faire des miracles pour les peaux matures… J'étais prête, les sens en éveil.

C'est donc avec le nez débouché que je m'acheminai dans le Surrey pour aller juger près de 190 vins canadiens. Le concours a lieu dans un building sans charme, de type préfabriqué, un long complexe rectangulaire composé d'un grand cellier, d'une cuisine, d'un grand bureau, d'une petite salle de réception et de trois salles de dégustation. Le plus curieux est que ce building se trouve à Dunsfold Park, un petit aérodrome dont la piste d'atterrissage est utilisée par Jeremy Clarkson pour son programme télévisé Top Gear. Dans ce programme, Jeremy passe en revue les nouvelles voitures sur le marché et effectue des essais sur la piste qui se trouve tout juste devant. C'est donc au bruit des moteurs puissants des Porsches et des Ferraris que nous dégustons dans la matinée.

Mais revenons donc à nos moutons (Cadet?) et parlons donc des vraies stars de ce billet, les vins canadiens. Qu'est-ce qui ressort de ces trois jours de dégustations? Voici mes impressions :

Dans la catégorie vins bien faits, constants, au fruit pur et mûr :

  • les assemblages à base de Merlot de la vallée de l'Okanagan, millésimes 2004 à 2006, dont la majorité étaient de 2005;
  • les Chardonnay 2006 de la vallée de l'Okanagan;
  • les assemblages Sauvignon Blanc/Sémillon 2006 de la Péninsule de Niagara et de la vallée de l'Okanagan;
  • les Pinot Noir de Beamsville Bench et de Pelee Island (Ontario), millésimes 2005 et 2006;
  • les Cabernet Franc de l'Ontario et de la vallée de l'Okanagan, millésimes 2005 and 2006;
  • les Pinot Blanc 2006 de la vallée de l'Okanagan.

Dans la catégorie cépages inusités et prometteurs :

  • les Malbec de la vallée de l'Okanagan, millésimes 2006 et 2005;
  • les Syrah de la vallée de l'Okanagan. Une Syrah de l'Okanagan avait remporté le trophée de la Syrah il y a deux ans, mais j'estime que la Syrah, cépage du sud de la France et cépage ambassadeur de l'Australie, est loin d'être associée avec la Canada. Nous avons décerné deux médailles d'or à des vins tout à fait délicieux du millésime 2006!

Dans la catégorie oldies but goodies, voire, les vins de glace, représentants par excellence du Canada :

  • deux médailles d'or aux Vidal 2006 de la péninsule de Niagara;
  • une médaille d'or aux Riesling 2006 de la péninsule de Niagara.

Quant aux vins de glace, leur incroyable teneur en sucre et en acidité ont attaqué une de mes dents, qui, après trois jours, est devenue tellement sensible que je n'ai pu juger les derniers vins de glace, élaborés à partir de cépages rouges, c'est-à-dire de Pinot Noir, de Cabernet Franc et de Merlot (voire la richesse des robes ci-dessous). Mais aujourd'hui, tout va bien. Le nez me picote toujours, mais, jusqu'à nouvel ordre, je n'ai pas encore besoin d'un dentier. Ce fut un plaisir de constater que l'industrie canadienne continue de progresser.

dimanche 6 avril 2008

Le 6 avril à Londres

Fait pas froid, fait frette, comme on dit chez nous au Québec. Frette, c'est plus froid que froid et ce 6 avril, à Londres, il fait plus froid qu'au Québec. Des gros flocons tombent dans notre cour. Le frette est prévu pour toute le semaine, petite vie…

samedi 5 avril 2008

Riesling and sauerkraut

It is Saturday night and we are planning on eating Sauerkraut. What Riesling should I chose? One with some sweetness, like a German Spätlese or a dry limey expression from Australia? I got three bottles out, a German Spätlese 2001 from Friedrich-Wilhelm-Gymnasium, Grosset's Polish Hill 2006 from the Clare Valley and a 1998 Smaragd Riesling from the Wachau, en Autriche .

Better start with the older vintage first. The cork was weird, part of it was missing, as if someone took a knife and chopped the left bottom part of it off. When I poured it, I knew something was wrong. The wine was almost as keep as a 50 year old Chenin from the Loire, and immediately, I knew it was going to be oxydised. I was right. The wine was oxydised and totally out of condition. Daniel, when asked, chose to keep on going with a dry Riesling, so I twisted the Stelvin off of the Polish Hill 2006, a wine, winemaker and winery I have come to respect and like very much.

The wine is every bit as I remembered it to be, gently imposing itself if you give it a chance. Very flinty and mineral with mostly citrus fruits, it is tight and pure, concentrated, yet delicate. Happy to have bought it, happy to drink it. Will it be the best choice with the sauerkraut, I do not know, it is very acidic and the cabbage will also be.

Surprise! Surprise! The Polish Hill was much better with food than I expected. If there was one element standing out from this dish it was saltiness. The speck and all the sausages, including the very fresh and delicious Weisswurst, were rather very salty. The wine showed a different side with every bite. It was at its most mineral with the acidic sauerkraut, and perhaps at its best too. Just proves to show that it is only by trying that you will know.

samedi 29 mars 2008

Vendredis du Vin no 12 - C'est la fête au Grenache!

vdv Salut à tous ceux qui ont si admirablement grenaché à l'occasion de la douzième édition des Vendredis du Vin. Ce thème a touché une petite corde sensible chez certains qui en ont profité pour nous faire part de leur grand attachement au Grenache, cépage sympa et généreux sur tous les plans: en fruit, en douceur, en puissance, en variétés de styles qu'il est capable de produire, en nombre de vins charmants qu'on peut se procurer à petits prix.

Je viens tout juste de joindre les rangs des admirateurs de Grenache. Sa douceur, son manque de colonne vertébrale et sa teneur en alcool parfois surprenante m'empêchaient de le trouver intéressant ou charmant. Et c'est en goûtant d'abord de beaux grenaches gris du Roussillon, celui de Marjorie Gallet du Roc des Anges, suivi de celui Philippe Guard de Coume del Mas, que la soif du Grenache m'a conquise.

Il n'y a aucun vin blanc en revue dans cette édition mais, Lisa, miss Vendredis du Vin, du site Vinorati nous décrit sur son blog son expérience d'une semaine à faire les vendanges chez Coume del Mas. Elle a choisi un vin doux naturel, un 100% Grenache noir, et elle nous encourage à laisser tomber nos préjugés sur ce style traditionel, qui s'est tout de même avéré populaire dans cette douzième édition.

Ce que je viens d'écrire est tout à fait faux, car Olif vient de m'informer que j'ai bel et bien un beau, un puissant grenache gris en liste, tout à fait inattendu, celui d'Éric, d' À boire et à manger. Du bonheur tout plein le verre, et tout autour, un peu de magie...

Tiuscha de Saveur Passion, trouve le thème démocratique et choisit aussi un vin doux naturel de par chez elle, un Rasteau, question d'encourager cette appellation un peu moins 'sexy' que celle de Maury. Chez elle, un plaisir peut en cacher un autre, et pour ceux qui aiment se sucrer le bec, lire jusqu'en bas pour trouver la recette du parfait accord.

Tiuscha, tu seras contente de savoir que le Rasteau est aussi populaire du côté de la pipette au quatres vins. Non seulement le Rasteau, mais ce fameux domaine est aussi populaire car Philippe, qui vient de retrouver ses facultés, a choisi le même, version 2006. Comme il s'est privé pendant longtemps, il nous propose un autre grenache. Et vivement à la poubelle le sirop pour la toux!

À Maigremont, c'est le 'sexy' Maury qu'on a choisi. Un autre vin doux naturel, un 100% Grenache noir, de la maison qui est presque synonyme de l'appelation. Le groupe (ou est-ce seulement Gildas?) a aussi grenaché du côté des vins secs avec un Côtes du Ventoux. Bravo pour la photo, il n'y manquait qu'un petit cycliste en plastique, tombé sur le côté.

On continue dans le doux et le naturel avec une note envoyée par Antoon Laurent qui a dégusté un Banyuls de son pote, Pierre Gaillard. Voici ce qu'il en dit:

"Nous voilà dans un 100% grenache prénommé Domaine de Madeloc Cirera, by Pierre Gaillard. Le vin est, comme le type, génereux. Le nez dévoile des arômes de griotte, crème de cassis, la bouche se montre ronde avec beaucoup de volume, quand à la finale, elle nous laisse sur les épices et le cèdre. Ce vin s'accompagne merveilleusement simplement sur un carré de chocolat.

Merci tOon, de ta contribution et je pense qu'on est tous d'accord pour le chocolat.

Un petit dernier du côté des doux. Ce vin fait également partie de la catégorie 'vénérable' car il date de 1959. C'est moi, et mon groupe de roastbeefs qui savent aussi s'amuser, qui l'avons dégusté mercerdi dernier. Il est toujours impressionant de boire un vin, plus vieux qui soi (pas de question svp). Je suis aussi la seule à m'aventurer en dehors du Frogland pour vous livrer un vin espagnol original et excitant.

On passe aux secs, mais pas au saucissons. Olif, sérieux amateur du Grenache taquin et populaire, celui qui gouleye et qui chatouille, nous donne envie d'aller droit à la cave avec ses notes qui se lisent aussi goulûment que le vin se boit. Si le petit Jo, version vin, est aussi savoureux que celui d'"Être et avoir", il risque d'être très ori, ori, ori... ginal.

Olif et son caviste Baraou ont eu la même idée, ils ont dégusté un vin de désagrément qui n'en méritait pas autant. Depuis son blog en voie de construction, Baraou nage dans des Grenaches soit musclé, soit barbu, ou large d'épaules.

Au tour d'un petit nouveau, Laurent, des Vendredis de Bacchus, un blog d'amateurs de vin bio, qui s'est gardé de revoir les classiques et a craqué pour un Côtes-du-Rhône atypique. J'ai tendance à personnifier mes vins, mais alors là, Laurent, il me bat! Bienvenu et continue à nous faire du cinéma!

Y'a aussi Iris qui a résisté à la tentation de nous comPlôter quelque chose, mais c'est qu'elle a l'embarras du choix! Elle opte pour un Minervois lyrique et nous régale de photos de ceps centenaires, tortueux et fiers.

François, de Méli-Mélo Gastronomique, à défaut de Rayas, se rabat sur deux autres vins de la même maison dont il s'est régalé, avoue qu'on peut même en apprendre de ces amis gogos, et nous confirme qu'aujourd'hui, les producteurs sérieux sauront faire du bon vin même dans les millésimes difficiles.

C'est aussi sur un Châteauneuf-du-Pape qu'un nouveau venu, Stéphane, de buveurs d'étiquettes, arrête son choix. Sa motivation? Le souvenir d'un ami généreux qu'il n'a pas eu le plaisir de voir ces derniers temps. Il faut cliquer tout en bas pour découvrir sa note de dégustation détaillée et bien structurée. Bienvenu aux VdV!

Et pour terminer, on reste dans la vallée du Rhône avec un Châteauneuf-du-Pape dégusté par Marsha de Wine Babe. Elle s'entoure décidémment de mystère, Marsha. On dirait bien que ça fait un mois qu'elle boit les meilleurs vins de la terre tout en regardant des matchs de hockey sur glace in vivo, à l'aréna. Elle insiste qu'il n'y a pas de plus grand accord que celui du vin avec le Eishockey et, en tant que canadienne, je me dois de la croire. D'ailleurs, j'ai bien espoir que le petit à gauche, qui vient de finir sa première saison, sera, dans quelques années, un réel amateur et qu'il aimera déguster en compagnie de sa grand tante... Je me croise les doigts.

Présidente bling bling ou gnan gnan je ne sais pas, mais un chose que je sais, c'est que je me suis régalée en compagnie du Grenache et à lire les mots qu'il vous a inspirés. C'est la première fois que j'ai la sensation d'avoir joint un groupe, un nouveau groupe de dégustation avec qui partager des émotions et des découvertes. Et me voilà qui rêve, je nous vois nous retrouvant quelque part, là ou le Languedoc rejoint la vallée du Rhône, armés de quelques bouteilles, mais surtout avec la très sérieuse intention de s'amuser...

jeudi 27 mars 2008

Vendredis du Vin no 12 - Place au Grenache!

Déguster des Grenaches, des blancs, des gris ou des noirs, des secs ou des doux, des blancs, des rosés ou des rouges, voilà le thème de cette douzième édition des Vendredis du Vins. C'était le thème que je m'étais fixé pour une dégustation qui a eu lieu chez moi mercredi soir. La présidence de ce Vendredi tombait pile, avec une belle dégustation portant sur un cépage qui reprend de l'aile prévue tout juste deux jours avant de publier.

On a passé une super soirée à déguster huit vins: cinq monocépages et trois assemblages, six secs et deux doux, cinq français, un espagnol, un australien et un sud africain. On a mangé une épaule d'agneau au romarin, une salade de fèves turque et une salade marocaine composée d'épinards, de feta, de noix de pin, et de pain pita avec une vinaigrette à base de sumac. Ce menu méditérannéen convenait parfaitement à notre Grenache qui adore la chaleur et s'exprime à son meilleur dans des conditions arides, en terrain sec et rocailleux.

Je vous parlerai donc des deux vins de la soirée, le premier sec et d'assemblage, et le second doux et de monocépage.

Acustic Vinyes Velles Nobles 2005, Bodegas Acustic, Montsant, Espagne. Ce vin espagnol de la petite région de Montsant, voisine de la célèbre région de Priorato connue pour ses Grenaches puissants et sérieux, est tout à fait original. Le nez est assez inexpressif, un peu de prunes et un côté viandeux, mais au palais, ça explose. L'acidité, très présente sans être agressive, est largement responsable de l'excitation que provoque cet assemblage de Grenache et de Carignan. Ce vin complexe, avec ses notes de citron vert, de chocolat, de pastille mentholée et d'herbes, est long en bouche, costaud mais pas rustaud. Il ne va pas laisser le buveur indifférent.

Vieux Rivesaltes 1959, Mas de la Garrigue, Rivesaltes, France. Oui, le groupe s'est payé une traîte! Une bouteille vénérable de presque 50 ans! À goûter ce vin, on se dit que 50 ans, c'est bien jeune!!! Des notes de chocolat et d'eau de vie, un côté minéral et un peu de tire-éponge, ce vin est toujours bel et bien en vie. Une attaque légèrement salée surprenante laisse place à une belle acidité et à des notes des petits fruits rouges amers. Le vin est riche et encore bien en forme pour avoir près de 50 ans. C'est un bon vin qui donne des lettres de noblesse au Grenache Noir (100%).

Quand les amis furent tous partis, nous sommes restés, Daniel et moi, à boire les vins doux naturels (nous avions aussi un délicieux Banyuls Rimatges 1986 du Cellier des Templiers) et je me suis promise que la prochaine fois, je repartirai du Roussillon la valise pleine de doux Grenaches. Notre Grenache, il est tout à fait sympa, chaleureux et amical, et bien qu'il soit parfois complexe et sérieux, il ne se prend jamais la tête.

lundi 24 mars 2008

Grenache Tasting suite et fin

I was missing three wines, or three pictures that is. Voici donc les trois derniers Grenaches qu'on dégustera mercredi soir. To see them all, click here and and here too. Petit résumé de cette soirée vraiment pas triste vendredi.

mercredi 19 mars 2008

La dernière bouteille

Oh, oh, non, non, je ne suis pas sur le point d'arrêter de boire, faut pas s'inquiéter. C'est tout simplement qu'aujourd'hui, la dernière bouteille de grenache de ma dégustation est arrivée, au bureau, à la mi-journée. C'est la bouteille clé, le clou de la soirée, jusqu'à preuve du contraire. Comme on ne dégustera pas à l'aveugle, ce sera difficile d'en arriver à nous faire changer d'idée, mais peut-être que sa plus proche rivale illustrée ici, saura l'éclipser? Si nous ne filons pas vins doux, serait-ce plutôt les vins de ce message qui domineront l'événement? Quoi qu'il en soit, on ne sera pas en manque de vins ni de sensations. Je réalise qu'il me manque encore quelques photos pour que l'échantillonage soit complet. Je vous reviens donc avec les bouteilles manquantes, mais pour l'instant, voici la bouteille

Superbe étiquette, non? On espère qu'elle n'aura d'égale que le vin qui est dans la bouteille.

lundi 17 mars 2008

Wine silence and two more Grenaches

Yesterday, something rather very rare happened to me. I did not drink wine, not a sip, tasted or swallowed. This is normally what happens when I do not have dinner at home or at a friend's. It was liquid silence all around, but for a very good cause, that of music. Daniel and I went to the Union Chapel to hear Colleen, a French electronica artist and one of my favourite musicians these days. It was a treat to see this shy, unassuming and serious young woman perform her magic, for she crafts sounds, having an affinity with them that few of us have. She records a track and builds onto it, reaching a great degree of harmonious richness. Her music is also very feminine, never heavy nor imposing, soft yet intense. She uses the guitar, the clarinet, the viol, chimes and music boxes to achieve this orchestral intensity on her own. She records on the Leaf Label and is well worth investigating, if you want to get away from the beaten path. And now, two more of the Grenaches that will be part of the tasting next week will be revealed. One was a gift from my friends from Perpignan, and the other could only have been purchase in a London shop. Which is which?

samedi 15 mars 2008

Le mois du grenache

En fait, petite confession, j'ai choisi le thème du grenache pour les Vendredis du Vin no. 12 car je prépare une dégustation sur le thème du grenache à la fin du mois de mars. Aujourd'hui, j'ai commencé les achats. Je me limiterai à 8 vins, car un des vins choisi pour la soirée me coûtera une beurrée (en bon québécois) ou la peau des fesses (en français universel pas raffiné). Je me tais, j'en dirai plus si j'arrive à me procurer la dite bouteille.

Y'a rien qui batte une journée où on rend visite à son marchand de vins. J'ai dû limiter ma visite à mon heure de lunch, mais même si ma visite a été courte et que j'aie dû prendre le métro pour me rendre à mon but, j'ai bien aimé ma petite évasion. J'ai visité Lea and Sandeman, sur la rue Kensington Church Street. Ce marchand spécialisé en vins français et italiens proposait trois vins dont l'origine et le prix me convenaient. Je vous mets les photos de mes achats de grenache, sans en dire plus long! Sauront-ils trouver place dans ma revue du 28 mars? Peut-être que oui. Oui, j'ai acheté plus que trois bouteilles et non seulement des grenaches, difficile de faire autrement le jour de la paie!

Quand je dis que Lea and Sandeman est spécialisé en vins français et italiens, c'est vite dit. En fait, on y retrouve des vins de partout. À Londres, côté vin, on retrouve tous les styles et tous les pays producteurs assez facilement. On a l'embarras du choix, ou presque. Parfois notre choix est limité par la quantité minimale de vins à commander (12 bouteilles) où par le prix de la livraison, qui, dans une ville où le transport coûte de plus en plus cher, vaut bien le prix de deux bonnes bouteilles! Enfin, on ne peut pas tout avoir!

vendredi 14 mars 2008

Felton Road Estate Pinot Noir retasted

I am retasting this wine two days after the tasting, or, in other words, two days after the bottle being opened. The wine is still holding on, with more noticeable acidity, it feels lighter and more drinkable on the whole. There is more fruit (prunes) and greater minerality (ink, rubber) and ends with a green sappy finish. This was not decanted on the night and perhaps it should have been. Better and easier to drink than Wednesday! Still, I would not rush to buy a case.

jeudi 13 mars 2008

Felton Road tasting, blame it on the vintage?

Last night, the tasting group gathered to taste ten Felton Road wines (see list below), all from the 2006 vintage, with the exception of the 2005 Pinot Noir Block 5. I was really looking forward to tasting the wines of this very successful New Zealand winery. I was planning on publishing my notes on all the wines. Unfortunately, the results were not as good as expected. I will publish the notes on the Rieslings, which happened to be the most successful wines of the evening. I am puzzled when I try to understand what is going on with the other wines, as this was my first tasting of Felton Road's whole range. The least we can say about the Chardonnays is that they have plenty of character. Although both the Elms Vineyard and the estate Chardonnay are very crisp, to the point of being steely, I could not link them to Chablis or to any other Chardonnay producing corners of the world. Both were very bitter and austere and gave not an ounce of pleasure to anyone seated at the table. There is no doubt that the generously oaked estate Chardonnay needs time, but the style is so unusual and unfriendly that it is difficult to predict a future for that wine.
On tasting the 2006 Pinots, all tasters experienced a burning sensation caused by the impressive 14.5% abv. If, on the nose, the wines displayed some of the charms associated with Pinot, on the palate, they were slightly bruising, demanding and abrupt. You felt that the charming raspberry fruit and perfume associated with Pinot Noir were present but masked by the heat of the vintage. Blair Walter, wine maker at Felton Road, does mention in his comments on the Felton Road web site that they experienced some intense heat in 2006. This is not hard to believe when you taste the Pinots (also of note, in 2006, Central Otago's has known an increase in production of 220 % on the two previous vintages, magic!!). The Block 5, a big Pinot by any standard, showed more elegance and more obvious Pinot character, but was from 2005.
Probably half of the tasters enjoyed the Vin Gris, a Pinot Noir based white wine of the very lightest pink hue. Somewhat savoury, bone dry and full of character, it will go down well with food.
If the wines of Felton Road are somewhat disorienting and demanding, they are certainly far from being dull. I look forward to tasting other vintages. If you are able to shed some light on the wines, please feel free to comment below. Now, the Riesling notes:
Block 1 Riesling 2006
On the nose, it is yeasty, with sweet lime and fresh mineral notes. Sweet with good balancing acidity, rich yet very fresh and lively, with the same finish of freshly-squeezed orange and lemon juice as in the estate Riesling, but with more elegance. With age, the sweetness will mellow leaving a complex Riesling of great varietal character and richness. Delectable now, but will reach a summit in a few years. Great length and weight achieved at a very humble 9.5% abv. 17.5 / 20
Riesling 2006
Light petrolly and some mineral notes, but mostly yeasty on the nose; unexpectedly medium dry with lively acidity, great balance and good weight, with a finish reminiscent of freshly squeezed orange and lemon juice. Very clean and crisp, feels less full bodied than the Dry Riesling, but then, there is less alcohol. 16.5 / 20 £13.95 Imbibros (UK)
Dry Riesling 2006
Quite pale and smelling yeasty, lively and fresh; feels bone dry (although I know there is approximately 10 grams of residual sugar!), clean, pure and crisp with good weight and length. Alive! 17 / 20 £13.95 Imbibros (UK)
Wines tasted:
Dry Riesling 2006
Riesling 2006
Block 1 Riesling 2006
Chardonnay Elms Vineyard 2006
Chardonnay 2006
Vin Gris 2006
Calvert Pinot Noir 2006
Pinot Noir 2006
Block 3 Pinot Noir 2006
Block 5 Pinot Noir 2005

jeudi 6 mars 2008

Vendredis du Vin #12 - Place aux grenaches

vdv
Et oui, il s'agit bien de la douzième édition des Vendredis du Vin. Cela fait déjà un an que les blogueurs francophones amoureux du vin se retrouvent pour échanger, discuter et découvrir, tous les derniers vendredis du mois. En tant que présidente du mois de mars, qui clôt cette première année, je commencerai donc par remercier Lisa Roskam des Vendredis du vin et de Vinorati, d'avoir pris l'initiative et de nous avoir fait travailler dur ces douze derniers mois. Assidue et certainement dévouée à ce liquide magnifique qui coule de la bouteille et fait couler nos plumes, Lisa a su veiller au feu. Bravo, encore merci et continue! Allez, tous à vos verres et vos claviers, c'est un mois à souligner!
Vous êtes peut-être surpris par le thème et auriez pensé que les bulles, ou encore les vins liquoreux, qu'on ouvre pour célébrer les grandes occasions, auraient été de mise. Mais, tout comme les Vendredis du vin, le grenache gagne en popularité. Longtemps négligé, cultivé pour atteindre des rendements faramineux et produisant des vins insipides et doucereux, le grenache est maintenant planté par bien des producteurs qui, inspirés par le Priorato et Châteauneuf-du-Pape, espèrent en arriver à produire de grands vins qui parlent de leur terroir, comme le font l'Ermita et Château Rayas. Si on le taille sévèrement et qu'on le plante dans des sols arides, difficiles et peu fertiles, notre grenache donne des résultats impressionnants. Lui accorder notre attention en revient à célébrer la viticulture à son meilleur! Et puis, y'a rien de tel qu'un gros cannon...nau (grenache pour les sardes!) pour marquer l'occasion.
Vous avez l'embarras du choix: en France, on produit des grenaches dans tous les styles, des blancs, rosés et rouges tranquilles et des vins mutés, que ce soit des Chateauneuf-du-Pape, des Gigondas,Tavel, Lirac, Banyuls, Maury, Rivesaltes, Languedoc et plus particulièrement le Roussillon, pour les blancs et les gris. En Espagne, beaucoup de rosés sont produits à partir de ce cépage, et le nord-est du pays, incluant le Priorato, produit les plus grandes expressions de ce cépage. En Italie, on le retrouve surtout en Sardaigne, sous le nom de Cannonau. En Australie, McLaren Vale et la Barossa Valley comptent plusieurs amateurs et en Californie, on retrouve le grenache principalement dans les régions de Mendocino et San Joaquin Valley.

Choisissez d'abord votre grenache: qu'il soit blanc, gris ou noir, il faut que le vin soit de monocépage (100% grenache) ou que le grenache constitue au moins 50% de l'assemblage. Puis, faites-en la revue, publiez-là sur votre blogue le vendredi 28 mars (jusqu'à minuit) et écrivez-moi ou laissez-moi un commentaire ci-dessous pour m'en informer. Si vous n'avez pas de blogue, envoyez-moi votre texte et je me ferai un plaisir de le publier.

On se retrouve donc à la fin du mois. J'ai déjà hâte de voir ce que vous allez dénicher.

Geneviève gareauxgouts

lundi 3 mars 2008

A Taster's Christmas

Last Friday, at the flat, Daniel and I hosted 11 tasters from my wine tasting group for a belated Christmas tasting that could not take place in December because too many tasters were away. As you will see below, we had a very good evening. Each taster was asked to bring a festive wine along with matching food. Most of us did not make any tasting notes because we did not have a table big enough to sit everyone around it. Holding plate and glass without dropping nothing on the floor was hard enough without trying to write your impressions. Afterall, this was also a celebration, a party and drinking was in order. The downside is that I can not report with great details on any of the wines. But, not to forget the evening and its wines, I post here the pictures of the labels and will only name my favourites (which could have been slightly different should I have taken notes): Zeyssolff Riesling Grand Cru Zotzenberg 2000, Marina Cvetic Trebbiano d'Abbruzo 2002, La Tour Carnet 2003, Haut-Médoc; Matusalem.

vendredi 29 février 2008

Vendredis du Vin #11 - Mes vins Ibériques

vdvPour cette onzième édition des Vendredis du Vin, François de Méli-mélo gastronomique nous amène en Espagne et au Portugal. Ça ne pouvait tomber mieux. J'étais justement à Valladolid le week-end passé pour une visite beaucoup trop brève, qui m'aura quand même remis en mémoire une autre visite beaucoup plus approfondie des quatre régions productrices qui entourent cette ville, effectuée il y a quelques mois, avec d'autres éducateurs du WSET. J'essaierai donc de m'en tenir à un producteur par région, celui dont le vin aura le plus retenu mon attention.

Valladolid est une petite ville industrielle se trouvant tout près de Ribera del Duero, Toro et Cigales, trois régions produisant des vins rouges à partir de Tempranillo, et de Rueda, qui produit des vins blancs secs, frais et nerveux à partir du Verdejo et du populaire Sauvignon Blanc.

Pago de los Capellanes Joven 2002 and Reserva 2005, Ribera del Duero, dégustés tous deux lors d'une dégustation organisée par le Consejo Regulador. Curieux de choisir un vin Joven (jeune, mais ayant passé 5 mois en fût) dans une région connue pour ses vins rouges sérieux et de garde, mais le Joven s'est démarqué des autres vins de cette catégorie: plus élégant, nez de fleurs, de petits fruits rouges et d'herbes, d'un fruité empreint de réserve et plein de minéralité. Équilibre remarquable et bonne longueur en bouche, il avait tout pour nous impressionner. Son grand frère, le Reserva 2005, affichait la même élégance avec un peu plus de corps, et plus de complexité. L'évolution de cette bodega est définitivement à surveiller.

Libranza, Bodegas Matarredonda, Toro. Désolé pour le millésime, mais j'ai bu ce vin lors d'un merveilleux déjeuner organisé par le Consejo. L'heure étant au bavardage, je n'ai pas noté l'année, mais ce vin m'a donné l'impression d'être plus vivant et expressif que bien des vins dégustés au cours de mon voyage. Il m'a semblé être l'expression parfaite de ce qu'un vin moderne espagnol se doit d'être: sans rejeter ses origines, ce vin regorge d'un fruit pur, joyeux et précis, un vin puissant, c'est sûr, mais dont le but n'est pas de vous jetter de la poudre aux yeux, mais bien de vous procurer simplement du plaisir. Excitant et mémorable ce vin, et je viens de réaliser que je peux me le procurer à Londres. Tant mieux!

Les deux vins de la Finca Museum, Cigales. Cette bodega produit un Crianza et un Reserva tous deux élaborés à partir de très vieilles parcelles (70 à 100 ans) de Tempranillo (ou Tinto Fino comme on le nomme à Cigales). L'âge vénérable des vignes et les très petits rendements expliquent peut-être en parti la très grande minéralité des vins élaborés par Roberto Zarate, oenologue passionné et très doué. Les vins sont bien secs, tendus, et même s'ils ont été crées pour la table, j'en boirais volontiers en toute occasion. Nettement supérieur aux autres vins de la même région dégustés pendant le voyage.

Je fais tout dans le désordre et je termine par le blanc et la région de Rueda. L'Oro de Castillo 2005 de la Bodega Hermanos del Villar, m'a semblé plus fin et plus ferme que tous ceux dégustés pendant la journée. Bien aromatique, avec un nez de fruits tropicaux un rien floral et très minéral, c'est un vin riche, mais tout de même frais.

Avant de vous quitter, j'aimerais attirer votre attention sur le 'Wine Blogging Conference' que tente d'organiser Robert McIntosh à Londres et Ryan Opaz en Espagne. L'événement, qui réunira les blogueurs du vin de tout partout sur la planète, se tiendra à la Rioja du 29 au 31 août 2008. Discussions, visites et dégustations sont au programme. Il s'agira, je crois bien, d'un des premiers événements du genre, c'est donc impératif d'y participer! J'espère tous vous y voir! Si vous avez des question, ou si l'anglais vous donne des mots (!) de tête, écrivez-moi.

jeudi 28 février 2008

A very good Loire red

Last night, I attended a tasting of the UCL Professor's Dining Club. My friend Kathy Burke, the cellarmistress, had a selection of 13 wines reflecting the diversity of the Loire region: there was a sparkling, dry and sweet white wines, reds made by both Pinot Noir and Cabernet Franc, but no rosés. The wine that impressed me the most was a red, which is an achievement for a region mostly known for its refreshing whites and rosés and long lived whites from Chenin Blanc. I have never known anyone who made a point of ensuring their cellar was stocked with Loire reds, but any wine lover with a taste for light, fruity, round, soft, joyful and charming red wines should notice Charles Pain's Cuvée du Domaine 2006, Chinon.

This is the sort of wine New World wine makers would love to make: generously fruity, very fresh and with immediate appeal, it is ready to drink and boasts a very moderate 12.5 % abv. I just phoned the domaine and unfortunately, the wine is not exported to the UK (5.50 euros cellar door). Anyone with an interest in a few bottles or a case should contact me!

lundi 25 février 2008

Back from Valladolid

Back on the A6 bus to London. Vallodolid was good, even if it is far from having the charms other cities in that Spanish province may have. Unlike Salamanca, also located in Castilla, it is devoid of great monuments and places of interest are few. Its center is small, with a good number of shops, restaurants and, as most cities in Spain, it has an average of three bars or cafes per blocks of houses. The absence of great architectural buildings and profusion of venues to eat and drink makes it the perfect place to relax. Since you are free of schedules and opening times, you can wander from one bar to the next without feeling any shame at all. It is an industrial city with good hotels looking for punters during the weekend: another selling point, you get good deals on accommodation.

There's plenty of wines to chose from in the bars and restaurants. Valladolid is located near the four wine producing regions of Castilla y Leon: Ribera del Duero, Toro and Cigales, all producing red wines from the same variety, Tempranillo, and the region of Rueda, producing refreshing whites from Verdejo. They do have it all: Ribera del Duero producing serious, ageworthy wines; Toro, has lively and interesting wines that are packed with joyful fruit; Cigales, an up and coming region showing excellent potential and being largely planted with very old vines (many centenarians); and Rueda, with its whites, when you are having fish, or when you are going for tapas. The only problem with my trip was its length. Daniel and I arrived Friday at 1700 and departed Sunday, at 1500. With only one full day in the city, there was a limit to what we could drink. .

But there was another problem: flying with RyanAir. We did not register one piece of luggage when we purchased the tickets on line and there was no way I was paying an extra 12.00 GBP to bring back the wonderful bottles I found at a nearby shop: Bodegas Museum Reserva, Cigales, Libranza, Bodegas Matarredonda, Toro and Pago de los Capellanos Crianza, Ribera del Duero. But I am not crying, all the wines are available in London, which is still being a wonderful market place for wines from all over the world. More on the wines I did have during he weekend will follow...

mardi 19 février 2008

Aji verde

Dans mon texte précédent, je voulais vous mettre un lien pour la recette d'aji verde, si facile à réaliser, mais je n'en ai pas trouvée qui ressemble à la mienne, alors j'y vais, je vous la donne.

Dans le mélangeur mettre:

Un bouquet de coriandre nettoyé et grossièrement haché

un piment fort vert, sans les pépins

une gousse d'ail pelée

une cuillère à soupe de vinaigre de vin blanc

huile d'olive

sel et poivre

Mélanger et si la texture est trop sèche et que les ingrédients n'arrivent pas à se mélanger, ajouter plus d'huile (mais jamais d'eau, qui dilue la sauce et lui enlève son mordant!). J'en suis complètement accro!

Mon anniversaire, c'est que du gâteau!

Salut à tous qui, comme moi, célèbrent leur anniversaire une fois par année. Je tenais à vous laisser savoir que le mien, célébré hier et tout le weekend précédent, a été l'un des plus réussis et des plus sucrés de toute ma vie.

Samedi, Daniel m'a fait un excellent repas composé de poussins grillés accompagnés de ma sauce préférée, aji verde, picante à souhait, d'une salade de fenouil et d'une autre salade d'aubergine. Le clou du repas : deux pâtisseries de William Curley, meilleur chocolatier britannique en 2007. Ces pâtisseries, on les contemplait à toutes les fois qu'on mettait les pieds au Food Hall de chez John Lewis. Elles sont belles, parfaites, et attirent même celui ou celle qui n'aime pas le dessert. Rien qu'à les voir, on voit bien pourquoi :

Le gâteau framboise et chocolat était divin, l'équilibre entre les deux éléments remarquable, la framboise sûrette se mariant avec le riche chocolat amer, et rien de trop sucré. Le cône en chocolat cachait en son centre de la crème et des cerises et bien sûr, du gâteau. Encore une fois un bon équilibre entre le chocolat aussi riche que la crème qu'il contenait. Les cerises n'ajoutaient qu'un élément de texture, et pas très plaisant avec ça. Tout de même très bon, juste un peu moins réussi.

Dimanche, après un Dim Sum dans le China Town avec les amis, on repart à la maison se sucrer le bec avec un gâteau Fleur de Lys de chez Paul. Comme j'adore les gâteaux faits de mousse au chocolat sur une base de biscuit, j'en reprend encore, en ayant une pensée pour Éric Clavel, le pâtissier du resto Citron-Lime à Montréal, qui, dans les années 80, arrivait à produire avec une régularité exemplaire un des meilleurs gâteaux du genre. Tout cela accompagné de Champagne Bredon (fait pour Waitrose par Piper-Heidseck, à partir des Pinots Noir et Meunier surtout) et d'un Moscatel de Chipiona, et mes copains et moi, on a passé un bel après-midi.

Lundi, c'est enfin le jour de mon anniversaire, et on m'attend au bureau avec un rhum cake, le dernier, fait par Ruth, ma collègue, qui est sur son départ L. Il s'agit d'un gâteau un peu traffiqué, mélange du contenu d'un paquet Betty Crocker et du contenu d'un pudding à la vanille à des oeufs, du rhum et de l'huile, mais le résultat est surprenamment bon. Ce gâteau, on peut le faire avec du Xérès aussi, cliquez ici pour la recette. Un vin de Xérès doux, et même le plus doux de tous les Xérès et de tous les vins en général, un Pedro Ximenes, fera l'affaire.

Moi qui n'ait pas la 'dent sucrée' je vais vous dire une chose. Pour expérimenter la douceur de vivre, faut commencer par la douceur des vivres! Merci à tous les amis qui ont passé de doux moments avec moi!

vendredi 25 janvier 2008

Vendredis du vin 10, le vin au visuel

Vendredis du vin 10, le vin au visuel

Iris, de son vignoble du Languedoc, nous convoque à choisir un vin avec nos yeux pour cette 10e édition des Vendredi du vin. C'est l'étiquette qui doit guider notre choix, que ce soit par son originalité, son humour ou sa beauté, c'est elle qui mène le bal. Difficile de se fixer vu le foisonnement d'étiquettes de toutes sortes ces dernières années, vu l'embarras du choix.

J'avais d'abord pensé vous parler d'un vin dont l'étiquette joue sur l'humour et le jeu de mot. La voici :

Il s'agit du 2004 Marilyn Merlot, Napa Valley. Voici la dernière étiquette de ce vin qui en est à son 20e millésime. Pour voir des étiquettes des millésimes précédents, cliquez ici. Il semble un peu léger ce vin, mais il est bien nommé, jeu de mot mis à part, car le Merlot est connu pour son apport charnu à l'assemblage bordelais, et parce que sa réputation, dans l'ensemble, manque de sérieux, c'est le parent pauvre des cépages nobles, le sot de la famille, qui, bien que charnu, n'a pas de substance. En fait, ce Merlot américain est un vin sérieux, si on en juge par son prix, £21.00 (29.99 EUR) chez le caviste londonien Philglas & Swigott. Et c'est justement à cause de son prix, trop élevé pour mon maigre budget d'après Noël, (et peut-être aussi à cause d'un certain préjugé contre les Merlots du Nouveau Monde et contre le Merlot vin de cépage) que je me concentrerai sur un autre vin américain.

J'ai déjà parlé cet été d'un des vins de Randall Graham, du domaine Bonny Doon. Vous verrez en cliquant ici que l'étiquette du Pacific Rim Riesling dont j'avais fait la revue est loin d'être banale: une nymphe sortant d'une coquille, et on voit, en regardant la nymphe, les contre-étiquettes, des découpes d'éléments classiques de la cuisine asiatique tels que l'anis étoilé, le gingembre, la citronnelle et le piment. Une étiquette on ne peut plus efficace, qui attire les curieux et les renseigne illico sur le meilleur accord culinaire possible.

Pour ce VdV, j'ai choisi une autre bouteille de Bonny Doon. Cette étiquette est plus artistique mais tout aussi surprenante et originale. On y voit une prison éclairée par la lumière puissante d'une des tours de surveillance. Le lien? Big House veut dire prison en slang américain. Le Big House Red 2004, Ca' del Solo, Californie est un assemblage de Carignan, Petite Sirah, Sangiovese, Zinfandel, Barbera, Syrah, Malbec, Montepulciano, Grenache, Tannat, Touriga nacional et de 5 % d'autres cépages. C'est pour dire que les prisons sont pleines! Sans conteste, on fait face à un assemblage tout aussi unique et original que l'est l'étiquette, en tout point le reflet de Randall Graham, propriétaire du domaine. Randall, en quête du 'Great American Pinot Noir' en 1979, s'est aperçu que les cépages du Rhône étaient plus prometteurs que le Pinot Noir sur le sol californien. Depuis, on le surnomme le 'Rhône Ranger' (autre jeu de mot, get it?), mais il se surnomme lui-même 'Rhône Deranger' ce qui ne surprend pas quand on songe que la découverte est au coeur de l'évolution de ce domaine. Prenez le temps d'admirer les étiquettes de Bonny Doon que plusieurs artistes ont réalisé (entrez dans le 'Dooniverse' et cliquez sur 'Learn our ways', ça se trouve au bas).

Avec un vin pareil, on ne sait pas à quoi s'attendre. La seule chose que nous apprend l'assemblage, c'est que la majorité des cépages sont du sud et que le vin aura probablement le profil méridional. Y'a le nom, Big House Red, qui nous donne des indices: je n'aurai pas affaire à un poids plume dont les caractéristiques principales seront la finesse et l'élégance. Allons-y donc pour voir. D'un rubis assez profond, le vin est dominé par des arômes de petits fruits rouges foncés, d'herbes, de mine de plomb et d'un peu d'eucalyptus. En bouche, on est d'abord frappé par une forte acidité, suivi par un beau fruit rouge bien juteux et des notes boisées bien intégrées. C'est un vin puissant mais pas lourd, plein de vie, de charme, très facile à boire donc vraiment Nouveau Monde, mais sa fraîcheur et sa minéralité lui garantissent une place à table.

Faut dire que c'est l'étiquette du Carignane 2004 Vieilles Vignes de Bonny Doon qui m'a poussée à faire la revue de ce vin. On y voit un petit américain avec son bâton de baseball qui regarde son modèle, l'Europe, soit des joueurs de foot, tous adultes avec du poil aux jambes. J'aime ce type de dessins dont le sujet n'a pas un lien immédiat avec le vin. Les deux dessins sont de Chuck House, un créateur réputé d'étiquettes et auteur de Icon, un livre portant sur les étiquettes.

Et bien, Iris, tu m'auras bien inspirée avec ton thème. Et vous, si vous aviez à créer une étiquette, qu'est que vous dessineriez?